Le 17 Janvier, lors de la première séance, la direction avait proposé de passer l’enveloppe des AIS de 2,1% à 2,6%. Le 26 janvier, retour à la table des négociations, avec un tour de table des organisations syndicales et l’opportunité pour nous de présenter nos revendications : une hausse de salaire de 100€/mois pour tous et une refonte du système de versement des augmentations pour privilégier les bas salaires.

Au final, après avoir entendu nos arguments et suspendu la séance pour prendre l’avis du PDG, la direction a établi une proposition à 3%. Proposition qui n’aura pas notre accord.

Nos revendications

Pour l’ensemble des salariés  concernés par la négociation, représentant une masse salariale hors charge de 122 M€, nous demandons :

  • Des données chiffrées, détaillées et fiables. Nous estimons que les négociations sur les salaires sont insincères et opaques si elles sont réalisées sur la base de simples moyennes.
  • Une augmentation collective de maintien du pouvoir d’achat de 100€/mois/salarié pour une enveloppe de 2.6% de la masse salariale.
  • Et :
    • 2.1% d’AIS (Augmentation Individuelle de salaire) à la discrétion des managers en respectant les clauses de l’accord sur l’égalité Femmes / Hommes.
    • Une refonte du système d’attribution des augmentations non plus au global de la masse salariale (ce qui avantage les haut salaires) mais par tranches et en numéraire, pour une répartition plus juste.
    • Aucun changement de l’accord sur les primes.

Au final, nos revendications approchent le total de 5%, à mettre en comparaison avec l’excellent résultat d’exploitation (REX) de 5% annoncé pour l’année 2021 lors des vœux

Nos arguments

Tenir compte de l’augmentation des prix

Compte tenu de l’envolée des prix à la consommation qui s’élève à 2,8% sur l’année, la CGT propose une augmentation de 100€/mois/ salarié, quel que soit le niveau et une enveloppe de 2,1%  supplémentaire à la discrétion des managers. Le tableau ci-après, réalisé dans l’hypothèse que chaque salarié ait reçu l’augmentation moyenne de 2020 (2.42%), montre qu’avec la proposition de la direction le gain de pouvoir d’achat serai, en 2021, négatif. En 2020 il avait été de 32€, soit un demi plein d’essence …

2020 2021
Prix à la consommation 0,6% 2,8%
AIS Artelia 2,42% 2,60%
Augmentation nette 1,82% -0,2%
Salaire mini 1 760,00 € 1 792,03 € *
Acquisition pouvoir d’achat 32,03 € – 3,58 €

 

Tableau établi sur un salaire net, avant déduction de l’impôt sur le revenu.

Une répartition plus juste des augmentations

2,6% sur un salaire de 2000 € (bruts) représente 52€. La même augmentation sur un salaire à 5000€ (bruts), 130€.  L’argent va à l’argent, une augmentation au pourcentage aggrave l’écart entre les CSP. Sans compter que les plus hauts salaires du groupe ont un plan B : dividendes, primes non contractuelles et actions gratuites !

Nous proposons donc un autre mécanisme de distribution des augmentations, à enveloppe constante. Nous souhaitons une répartition de l’enveloppe par position et catégorie, en numéraire,  « consommant » le budget par le bas, et non par le haut comme c’est le cas actuellement.

La mise en place d’un tel système nécessiterait que la direction fournisse des chiffres transparents et détaillés aux organisation syndicales. Or, malgré nos nombreuses demandes pour une plus grande transparence sur les grilles salariales, nous devons nous contenter de moyennes par catégories, avec des périmètres variables d’une année à l’autre.

2021, des dividendes record

Nos revendications sont également à mettre en parallèle avec les dividendes records versés en 2021 au titre de l’année 2020. Le tableau ci-après est extrait du rapport de la commission économique auprès du CSE. Engagés pour la transparence au sein d’ARTELIA nous pensons qu’il est de l’intérêt des salariés de pouvoir constater que les actionnaires ont reçu en 2021, au titre des années 2019 et 2020, en plein pandémie et alors que la direction nous demandait des efforts et louait notre « supplément d’âme », la somme totale de 4M€ de dividendes ! (montant non définitif à la date d’établissement du rapport)

Combien vont-il recevoir en 2022 ? Certainement pas moins …

Année Montant versé (€) REX (€) %/REX RN (€) %RN
2013 4 285 000 122 070 35.1% 89 650 47.8%
2014 5 018 000 142 770 35.2% 93 210 53.8%
2015 / 167 620 / 99 040 /
2016 / 176 730 / 142 620 /
2017 3 105 000 179 880 17.3% 126 060 24.6%
2018 3 698 000 224 000 16.5% 149 050 24.8%
2019 / 247 000 0% 149 510 /
2020 4 000 000 235 000 17.0% 15 320 26.6%

ARTELIA et la responsabilité sociétale d’entreprise

ARTELIA met en avant sa « Responsabilité Sociétale d’Entreprise » auprès du grand public et de ses salariés. Cette politique, présentée comme un politique d’Excellence, nous permet par exemple d’obtenir le fameux label EcoVadis au niveau « Gold Strandard ». Elle est détaillée dans un rapport de performance annuel, dit « rapport de performance extra financière ». Dans celui de 2020, accessible en cliquant ici, on peut lire, à la page 39 les objectifs de partage de la valeur suivant :

  • Atteindre 50% des salaries du groupe en 2025, dont 50% de moins de 40 ans. Pour 835 actionnaires actuellement.
  • Partager avec les collaborateurs au moins 50% du résultat d’exploitation du groupe

Notre proposition, qui vise à augmenter tous les salariés, s’inscrit dans la droite ligne de ce dernier objectif de « partage de la valeur ajoutée ». Sous forme de salaires, juste rétribution de la valeur ajoutée dont nous sommes tous collectivement acteurs, plutôt que sous forme de dividendes.

Cette proposition n’aura pas notre accord

Lors de la négociation la direction a été surprise par la teneur de nos revendications. Bien évidemment elle a rejeté en bloc notre proposition jugée :  » anticapitaliste », « trop politique » d’un côté car les élections arrivent et « pas assez » de l’autre car « vous oubliez que les salariés sont en majorité des cadres »  et « Artelia n’a jamais pris en compte l’inflation ».

Néanmoins, après une suspension de séance pour prendre l’avis de notre PDG, la direction est revenue avec une enveloppe augmentée à 3% pour l’AIS assortie d’un minimum de 2,5% par BU. Les primes seront, elle, portées à 4% avec un possible rattrapage de 0,2% et une attention particulière sur les bas salaires, comme à chaque fois, sans définir comment.

Nous estimons que l’effort consenti et les réponses apportées par la direction ne sont pas à la hauteur des attentes des salariés.

 

 

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